Nouveau départ

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Quand un soir on t’apprend que tu es engagé pour aller bosser à Montréal, y a une espèce de spasme qui envahit ton corps et son contrôle alors t’échappe. C’était une joie immense pour moi, je me souviens plus jeune, Rachelle était en échange international et était venue passer quelques années de lycée à Saint-Omer. Elle venait du Canada et pour moi c’était extraordinaire de voyager comme ça et j’imaginais ce que ça devait être pour elle de se retrouver à Helfaut en quittant une ville comme Burlington. Je la comprends un peu mieux aujourd’hui. C’est vraiment excitant. C’est du sel, posé là, en suspens.

J’ai toujours rêvé au travers les récits et visites des potes, grâce à eux j’ai voyagé un peu, Italie, Espagne, Pologne, ai visité quelques jolies villes en France. Tous ces voyages comme des accomplissements personnels. L’enrichissement du soi par les autres. Je trouve ça génial et gratifiant. Je pense que c’est un peu comme ça qu’est naît chez moi ce besoin irrépressible de partir faire ma propre expérience. Le Canada, c’était l’occasion rêvée. Un soir, j’étais avec mon cousin, on discutait de nos envies communes et je me souviens lui avoir sorti : « Moi ce que je voudrais ? Aller vivre au Canada. », y avait pas de motivation particulière pour ma part, peut-être que je voulais me donner de la consistance en alimentant un départ fictif à l’étranger. Cependant de cet échange c’est sa réponse qui m’a marqué. « Tu sais, on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. » Ca a résonné en moi négativement. Je me suis dit « et pourquoi pas ? ». Je l’ai laissé partir et j’ai longtemps cogité. C’est resté gravé là au moins 20 piges.

Le mardi 4 février je prenais l’avion pour Montréal. Putain, ça fait déjà 5 jours. Ca va te paraitre con mais franchement, j’étais loin d’imaginer que le départ serait une telle déchirure. Une perte de repère, j’ai plongé tête la première dans un hiatus obscur. Les larmes, la remise en question, la fatigue, le décalage horaire. La neige, le nouveau quartier, l’accueil. La première sortie pour visiter le quartier a été salvatrice. Les rayons du soleil gardaient secret le froid intense qui pesait sur la ville. Ce froid qui est une véritable gifle, te ramène à toi, à la neutralité des éléments, à la singularité, l’essentiel. Même si le froid givrait mes poumons, je prenais mon pied. J’étais dehors, je découvrais. J’avais perdu ça à Lille. Je ne sais pas combien de temps cet état d’esprit va durer, mais j’en profite au maximum.

J’ai rencontré les collègues et ai visité les locaux. Un superbe accueil, ça promet d’être enrichissant. La ville est belle et a beaucoup de charme. J’aime beaucoup l’amalgame entre les buildings gargantuesques et la modestie d’une paroisse en pierre. Ca m’a fait penser à la normandie (la pierre…). Le bâtiment d’à côté c’est Eidos. Ca m’a ramené à l’enfance, Tomb Raider, tu connais. Je mettrai régulièrement à jour, par des postes réguliers. Je vous aime presque tous. Des bisous.

PS: Je vous mets deux photos pour vous montrer la neige dans le quartier où je traine actuellement, c’est Rosemont, la petite patrie.

Y en aura sûrement plein d’autres.

Marc.

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